1. Vous ne préservez pas notre système puisqu'il n'est pas en danger. Notre système de retraite est pourtant excédentaire en 2021 (900 millions d’euros) et devrait même l’être à hauteur de 3,2 milliards d’euros en 2022. 1/
Vous ne manquez pas de souffle
@Elisabeth_Borne
pour sortir des énormités pareilles, qui sont autant de mensonges éhontés. Explications (désolé c'est un peu long mais il est important de comprendre en quoi cette réforme est inutile et injuste)⤵️⤵️⤵️
La réforme des retraites est nécessaire :
→ Pour préserver notre système et le pouvoir d’achat des retraités
→ Pour plus de justice
→ Pour renforcer l’emploi des seniors
Je la présenterai à l’issue des discussions avec les partenaires sociaux.
Le déficit annoncé ensuite jusqu’en 2032 (voir 2037), estimé entre 0,5 et 0,8 points de PIB, représente environ 10 milliards d’euros par an (soit moins de 3% du budget des retraites qui est de 340 milliards d'euros). Il est toutefois en partie fictif. 2/
Ce déficit provient en partie d’une modification des hypothèses retenues en matière de chômage par le gouvernement dans le programme de stabilité qu’il remet tous les ans à la commission européenne. En 2021, il tablait sur un taux de chômage de 8,4% en 2027. 3/
Or en 2022 il vise le plein emploi en 2027 (ce qui équivaut à un taux de chômage de 5%). Le Conseil d'orientation des retraites (COR) est tenu de retenir les hypothèses du gouvernement à l’horizon 2027 mais établit les siennes au-delà. 4/
Ainsi, le COR prévoit un taux de chômage de 7% en 2032. Cela l’oblige donc à simuler une récession entre 2027 et 2032 (afin de faire passer le taux de chômage de 5%, prévision assez irréaliste du gouvernement, à 7% qui est l’hypothèse plus réaliste du COR). 5/
C’est cette récession fictive qui explique en partie le déficit du régime des retraites constaté sur cette période et sur lequel le gouvernement s’appuie afin de justifier sa réforme. 6/
Il est toutefois vrai que le régime sera légèrement déficitaire dans les années à venir. Cela ne vient pas du côté des dépenses, stabilisées suite aux précédentes réformes (13,8% du PIB en 2021, ratio qui devrait baisser selon la plupart des scénarios retenus par le COR). 7/
Cela vient d’un manque de ressources, dû notamment aux mesures d'économie sur la masse salariale de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière, ce qui entraine une baisse des cotisations. 8/
Ajoutons que l'octroi de primes (non soumises à cotisation) plutôt que des hausses de salaires, comme les exonérations de cotisations sur les bas salaires accordées aux entreprises, participent à la réduction des ressources du système de retraite. 9/
Comme à chaque fois qu’un gouvernement souhaite attaquer le système de retraite, il dresse un tableau sombre de la situation qui rendrait inévitable sa réforme. 10/
Aucune mention en revanche d'une hausse des cotisations. Pourtant, une augmentation très modérée des cotisations sociales de 4,5€/mois chaque année au niveau du salaire moyen (2500€ nets) et de 2,25€/mois chaque année au niveau du SMIC (1300€ nets) finance le déficit. 12/
2. Votre réforme est totalement injuste. En 2020, à 62 ans, plus de la moitié des personnes étaient déjà retraitées ; à 63 ans, c’était les trois quarts d’une génération et la moitié des cadres (qui perdraient alors deux ans de retraite). 13/
Pour les personnes encore en emploi à 62 ans, cela signifie un allongement de la carrière sans bénéficier de la surcote (dont le calcul commence à partir de l’âge légal) et au risque de conséquences pour la santé (psychique ou physique). 14/
Pour les personnes déjà hors de l’emploi à 61 ans (en 2021, moins d’une personne sur deux est en emploi à 61 ans, un quart est en retraite anticipée et un quart « sans emploi ni retraite »), la conséquence principale sera... 15/
...un allongement du sas de précarité qu’ils connaissent déjà entre emploi et retraite (RSA, chômage, invalidité, maladie, etc.). Pour rappel, 30 % des seniors sans emploi ni retraite vivent sous le seuil de pauvreté. 16/
Les hommes les plus modestes (les 40 % ayant les revenus les moins élevé de 48 à 55 ans) ont déjà aujourd’hui 30 % de risques d’avoir une retraite de moins de 10 ans. La réforme diminuerait de près de deux ans en moyenne leur durée de retraite. 17/
Pour les femmes, le report de l’âge de la retraite diminuerait le bénéfice des trimestres pour enfants. Et un allongement de la durée de cotisation les pénaliserait davantage car elles ont plus souvent des carrières incomplètes et touchent déjà les pensions les plus faibles. 18/
Cette réforme entraînera un transferts des pauvres vers les riches : à 62 ans, un quart des 5% des hommes les plus pauvres en France sont déjà morts. Il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches. 19/
3. Enfin on se demande bien par quel miracle allonger l'âge de départ à la retraite à 65 ans renforcerait l'emploi des séniors. Un objectif du gouvernement est d'empêcher la hausse des salaires, ce qui a déjà motivé sa réforme de l’assurance chômage qui, en réduisant... 20/
...les indemnités perçues par les chômeurs, veut les contraindre à accepter des emplois peu payés. Le report de l'âge légal de départ à la retraite va dans le même sens en instaurant plus de concurrence sur le marché de l’emploi, donc une pression à la baisse sur les salaires 21/
Or, 40% des gens ne sont plus en emploi au moment de partir à la retraite. Cette réforme va conduire à transformer des retraités en travailleurs précaires ou en chômeurs. 22/
La réforme des retraites doit aussi servir à réduire le déficit public et à financer les baisses d'impôts. L’objectif est en fait assez clair : faire payer aux futurs retraités la politique de cadeaux fiscaux d’Emmanuel Macron. 23/
En paupérisant les retraités, le gouvernement veut préparer à l'introduction d'une dose de capitalisation, ce que les acteurs privés du secteur demandent de longue date. Cette réforme n'a donc aucun fondement économique. C'est un projet idéologique, inutile et injuste. Fin 24/