Rétabli, il est affecté au cabinet de Clemenceau dont il va devenir le confident et le plus proche collaborateur. Après guerre, il l'aide à finir les Grandeurs et Misères d'une victoire et le Tigre lui confiera la charge de veiller sur ses enfants après sa mort.
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Le 3 octobre 1940 était promulgué le premier statut des Juifs. Nombreux sont les descendants de juifs français d'alors à posséder comme moi, dans leurs "archives familiales", une copie de la lettre que leurs aïeux scandalisés adressèrent alors à Pétain. (1/9)
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C'est de l'un d'eux que je vais parler : Georges Wormser (1888-1978). Jeune professeur en 14, il est nommé officier. Grièvement blessé sur le front, il est décoré pour bravoure. Son frère, André, n'aura pas cette "chance".
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Peu de temps avant de mourir, justement, Clemenceau, si avare de compliments, lui dit : "Vous êtes le meilleur". Wormser, que son humilité fait rougir, est bouleversé : "Pourquoi me dites-vous cela ?". Clemenceau : "Je voulais que vous le sachiez."
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Au début des années 30, Wormser s'inquiète de l'avancée d'Hitler. Il revient en politique diriger le cabinet de Mandel. Le seul qui s'alarme de la situation allemande et qu'on réduit alors à un prophète de malheur. Wormser lui rendra hommage en 1967 par une sublime biographie
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Dès 36, Wormser est aussi la cheville ouvrière d'un petit groupe de juifs qui documente la montée de l'antisémitisme en Europe et soutient l'accueil des réfugiés allemands. Il n'y fait rien d'autre que son devoir de "bon français" dit-il.
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En 1940, toutes ses craintes se confirment. Réfugié en zone libre, il est déchu de ses droits, son entreprise aryanisée et bientôt recherché par la police. Il aide alors la Résistance lyonnaise et participe à la fondation clandestine du CRIF.
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Au début de la période il écrit, au nom de ses ancêtres, de ses parents, de son frère, de M. Clemenceau, et pour ses enfants, une lettre à Pétain. C'est une leçon de patriotisme adressée à celui qu'on dit alors le premier des Français. Il faut la lire
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Georges Wormser disait de lui qu'il était un "israélite". Le mot revient en ce moment dans la bouche de certains défenseurs de Pétain. Les Israélites comme Wormser défendent les étrangers persécutés et donnent des leçons de patriotisme aux collaborateurs. Qu'on ne s'y trompe pas.
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